Certains soins de santé devront désormais être mieux remboursés. Depuis hier, une loi autorise les complémentaires santé à mieux rembourser ceux qui s’adressent à un réseau de professionnels référencés. L’idée est donc de fixer des prix négociés entre les mutuelles-qui assurent le remboursement des soins- et les praticiens qui les réalisent.
La loi concerne particulièrement les opticiens, dentistes, et les audioprothésistes, dont les prothèses ou lunettes sont jusqu’à présent très mal remboursées par la sécurité sociale, à hauteur de 5 à 15 %.
Ces «réseaux de soins», mis en place pour faire baisser le prix des lunettes, prothèses dentaires et auditives devraient également permettre aux mutuelles de faire des économies. Le client devrait être davantage remboursé, et donc payer moins cher. Jusqu’à présent, les mutuelles étaient soumises aux tarifs fixés par les médecins. Ces réseaux «trouvent tout leur sens pour les soins dont les tarifs ne sont pas suffisamment encadrés et pour lesquels la prise en charge par l’assurance maladie est limitée» a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Cependant, ces «réseaux de soins» dérangent certains professionnels qui appréhendent une loi «liberticide» qui pourrait porter atteinte à leurs intérêts financiers.
Un système contesté par les praticiens
Pour le dentiste Serge Fournier, président de l’ordre des chirurgiens-dentistes de Midi-Pyrénées, cette loi remet en question «le libre choix du praticien par le malade». Car ces réseaux impliquent que les mutuelles recommandent un praticien au malade, qui, s’il souhaite se faire soigner ailleurs sera peu, pas, ou moins remboursé. La relation praticien-patient est amenée à disparaître selon lui. Alain Gerbel, président du syndicat des opticiens FNOF parle de «service soviétique». La gradation de la prestation constitue la liberté de choix dont jouit le patient pour le syndicaliste qui redoute une «privatisation» du système de santé.«C’est un système contraignant pour les Français. D’autant que cela va entraîner des produits et prestations au rabais». Enfin, pour le président du syndicat de chirurgiens-dentistes CNSD de Haute-Garonne, les réseaux de soins visent à casser les prix pour diminuer les dépenses des complémentaires. «La loi va tuer les petits cabinets, tout ça pour renflouer les caisses des mutuelles et au détriment de la santé bucco-dentaire» fustige Pierre Vinchon. Contrairement aux opticiens trop nombreux ne pourront pas tous adhérer à un réseau.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/07/26/1678655-lunettes-et-protheses-dentaires-vers-de-meilleurs-remboursements.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire