mercredi 3 juillet 2013

Comment sauver notre système de santé?

Le Conseil d'analyse économique (CAE) propose différentes pistes...
Comment améliorer l’efficacité de notre système de santé? Le Conseil d’analyse économique (CAE) vient de se pencher sur cette question. 20 Minutes fait le point sur les solutions proposées par cet organisme.
Des assurés très inégalement remboursés
En théorie, les Français sont très bien couverts, puisque leurs dépenses de santé sont prises en charge à 76,8% par la Sécurité sociale. C’est même un peu mieux qu’il y a 40 ans -le taux de couverture était alors de 76,5%. Le reste de leurs dépenses est couvert par les organismes d’assurances complémentaires à hauteur de 13,7% et par les ménages eux-mêmes, à hauteur de 9,5%.
Mais il s’agit-là de taux moyens, cachant de grandes disparités. Ainsi, en 2010, la Sécurité sociale ne couvrait que 59,7% des dépenses des personnes ne souffrant pas de longues maladies, augmentant de fait le reste à charge des ménages. Sans compter que tous les Français n’ont pas les moyens d’acheter une complémentaire, puisque son coût peut atteindre jusqu’à 8% de leurs revenus.
Créer un panier de soins solidaires
C’est la première idée du CAE. Ce panier regrouperait un ensemble de soins et de traitements, répondant à un principe simple: s’ils sont utiles, ils doivent être pris en charge intégralement; s’ils ne le sont pas, il ne faut pas les rembourser. «Le périmètre de ce panier serait défini et actualisé de façon systématique et […] les traitements extérieurs à ce panier n’auraient pas vocation à être pris en charge, même partiellement, par la collectivité », insiste le CAE.
Son objectif, c’est d’en finir avec certaines aberrations, comme celle des veinotoniques. Jugés insuffisamment efficaces en 2005, ces traitements ont malgré tout bénéficié d’un taux de couverture à 15% pendant deux ans avant d’être totalement déremboursés. «Outre la dépense inutile liée à la couverture à 15%, la plupart des complémentaires ont complété le remboursement à hauteur de 85%: il n’y a donc aucune économie pour les ménages dont les primes d’assurance complémentaires augmentent, sans justification en termes d’efficacité de traitement», écrit le CAE.
Développer des maisons de santé
«L’ouverture 24h/24, dans ces maisons de santé, d’une garde médicale et médico-sociale devrait permettre de désengorger les urgences hospitalières, qui sont actuellement les seuls lieux d’accès permanents aux soins connus par le public», estime le CAE. Ces établissements seraient placés sous l’autorité des agences régionales de santé (ARS), qui deviendraient les vrais pilotes de l’ensemble des dépenses santé dans les régions.
A l’heure actuelle, elles n’ont de choix d’action que sur moins de 2% des dépenses qui sont en principe de leur ressort.
Faire un classement des hôpitaux
Pour le CAE, les pouvoirs publics ne doivent plus abandonner à la presse le classement des établissements de santé. «Une information à caractère public doit être produite et diffusée sur la qualité des soins dispensés par les établissements hospitaliers, les maisons de santé et les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) afin de favoriser la concurrence en qualité et de promouvoir l’égalité dans l’accès à des soins de qualité».
François Hollande a promis lundi la mise en place d’un service public d’évaluation des établissements du service public hospitalier.
Généraliser le dossier médical personnel (DMP)
Le DMP a été lancé par la loi de 2004 sur l’Assurance-maladie mais il peine à percer: en 2010, seules 300.000 personnes en disposaient. Le CAE estime qu’un «investissement décisif est nécessaire pour convaincre les acteurs du système de santé, et notamment les assurés sociaux, de développer le DMP. Il est crucial que tous les professionnels de santé produisent et partagent des données de santé, de manière sécurisée pour le patient, afin de coordonner les soins et de limiter les examens superflus».

http://www.20minutes.fr/economie/1183773-20130703-comment-sauver-systeme-sante

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