des ravages dans l’hexagone ? Le ministère de la Santé craint une propagation en France métropolitaine de l’épidémie de chikungunya qui sévit depuis décembre dans les Antilles.
Depuis un mois, 47 cas de chikungunya ont été répertoriés en France. Un nombre sans précédent : l’an dernier seuls deux cas avaient été signalés. Les autorités sanitaires prennent la situation « très au sérieux ». « La pression est beaucoup plus forte qu’en 2010 » où deux cas de chikungunya autochtones avaient été répertoriés à Fréjus, rappelle Françoise Weber, directrice générale adjointe de la Santé au ministère.
Un été à risques
Aujourd’hui, les malades signalés sont des personnes ayant séjourné aux Antilles. Il s’agit donc de cas « importés » et pas de cas « autochtones » (qui ont été contaminés dans l’hexagone). Mais tous les éléments sont rassemblés pour une possible épidémie.Tout d’abord, pour transmettre le virus de l’homme à l’homme il faut un vecteur : l’Aedes albopictus, plus communément connu sous l’appellation de moustique tigre. Si la femelle pique une personne infectée, elle transmet la maladie à la prochaine personne qu’elle piquera pour pondre ses œufs. Or, depuis une quinzaine d’années, ce moustique est présent dans 18 départements du Sud. Six régions (Rhône-Alpes, PACA, Corse, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine) sont donc sous surveillance renforcée.
Ensuite, pour propager la maladie, il faut des personnes infectées. Or cette année, l’épidémie, particulièrement intense aux Antilles, touche plus de 60 000 personnes. En raison des échanges importants entre les Antilles et la métropole, le risque de transmission est donc élevé. Or « une personne infectée peut en infecter potentiellement trois », estime Harold Noël, épidémiologiste à l’Institut national de veille sanitaire. Surtout quand la population n’est pas immunisée contre le virus — comme c’est le cas ici — et est plus fragile.
Attention aux moustiques !
Enfin, il faut un environnement particulier : chaleur et eaux stagnantes. Bref : les conditions des pays tropicaux, mais aussi celles de l’été dans les pays tempérés.L’Aedes albopictus pique à l’aube et à la tombée de la nuit. Un seul conseil : protégez-vous des piqûres de moustiques avec des lotions répulsives et en portant des vêtements longs à l’heure de l’apéritif.
Pour lutter contre l’épidémie, les autorités sanitaires appellent à la vigilance de chacun. La seule solution est de limiter la diffusion du virus en éliminant au maximum les moustiques qui le transmettent.
Il est donc très important de signaler tout cas suspect de la maladie ainsi que les concentrations de moustiques à proximité des malades.
http://www.ledauphine.com/actualite/2014/06/14/alerte-au-chikungunya-dans-l-hexagone
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