mardi 30 août 2016

Une taxe pour les victimes de la Dépakine

Depuis le début de ce scandale, il est le porte-parole parlementaire des victimes de la Dépakine, ce médicament controversé commercialisé par les laboratoires Sanofi depuis 1967 pour le traitement des épileptiques et des troubles bipolaires. Gérard Bapt, député de la Haute-Garonne, rapporteur du budget de la Sécu, n'a eu de cesse de dénoncer les effets de cette molécule accusée d'être à l'origine de malformations congénitales et de troubles neuro-développementaux comme l'autisme chez des enfants exposés in utero. «L'absence prolongée de réactivité des institutions sanitaires malgré des alertes bien documentées depuis des années impose que la solidarité nationale joue en faveur de familles lourdement affectées par un dysfonctionnement grave des dispositifs de sécurité médicamenteuse», soulignait ces jours-ci Gérard Bapt après que le gouvernement eut décidé d'indemniser toutes les victimes de la Dépakine. Mais comment alimenter ce fonds ? Le député propose l'instauration d'une taxe sur les produits de santé.
Une «idée intéressante» selon l'Association des victimes du médicament (l'Apesac), qui refuse toutefois que les labos soient déresponsabilisés dans cette affaire. Marine Martin, porte-parole de l'Apesac, estimait la semaine dernière que Sanofi devait contribuer aussi à nourrir ce fonds. En attendant, le labo renvoie la balle dans le camp de l'État qui a autorisé à l'époque la mise sur le marché de la Dépakine. Pour Gérard Bapt, «cette flat tax de 0,1 à 0,2 % serait perçue sur tous les produits de santé pris en charge par la Sécu, et pas seulement les médicaments, car, après tout, les prothèses mammaires PIP étaient elles aussi remboursées».
Par ailleurs, le député de Haute-Garonne se refuse à accuser directement le laboratoire Sanofi. D'autant qu'en 2003, celui-ci avait demandé la modification du Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) destiné aux médecins. Ce fameux RCP n'aurait été modifié qu'en 2006 par l'Afssaps, l'agence du médicament de l'époque. «Aucun élément ne laisse penser qu'il a tenté de gommer des alertes ou essayer de modifier des décisions des autorités sanitaires de l'époque, contrairement à ce qui s'est passé avec Servier pour le Mediator», souligne Gérard Bapt
http://www.ladepeche.fr/sante/actu-sante/

Aucun commentaire: