Généralement bénigne, la grippe peut se révéler plus inquiétante chez certains sujets à risque. La campagne de vaccination lancée aujourd'hui appelle 10 millions de personnes à se faire vacciner gratuitement.
La campagne de vaccination contre la grippe chaque mois d'octobre ? C'est la piqûre de rappel d'automne avant l'épidémie. D'ailleurs, le Haut Conseil de la Santé Publique le souligne à chaque fois : «les épidémies de grippe sont toutes différentes et il est impossible d'anticiper sur la circulation virale à venir. D'où l'importance en amont de l'épidémie, d'identifier les premiers virus, surveiller l'arrivée de l'épidémie sur le territoire et vacciner les populations les plus à risque».
Et qui dit personnes à risque dit femmes enceintes, personnes de 65 ans et plus, celles atteintes de maladies chroniques ou souffrant d'obésité. Ainsi, plus de 10 millions de patients vont recevoir (ou ont déjà reçu) un bon de l'Assurance maladie pour retirer le vaccin gratuitement en pharmacie, normalement à partir de ce vendredi, début de campagne.
Chaque année, la grippe touche entre 2 et 8 millions de personnes et est responsable de 2000 à 9 000 morts en moyenne. De l'hiver 2009 à l'hiver 2014, le sous-type dominant lors des épidémies saisonnières était le virus A (H1N1), issu de la pandémie de 2009. Mais l'année passée, il a muté au point de rendre inefficace le premier vaccin mis en circulation en Europe par l'OMS. Dans 62 % des cas en France, les virus étaient de type A (H3N2).
L'épidémie, qui a duré onze semaines, a été tardive, «d'ampleur et de gravité modérées, et dominée par le virus de type B» selon l'INVS (1). 1 050 cas graves ont été répertoriés mais le nombre officiel de décès n'a pas encore été donné. En revanche en 2014-2015, année d'épisode de grippe exceptionnel, l'épidémie avait généré une surmortalité hivernale de 18 300 décès – 80 000 en Europe. Parmi eux, les plus de 65 ans représentaient 90 % des victimes en France. Or, les professionnels de santé l'assurent, le vaccin réduit la mortalité de 70 à 80 % chez les personnes âgées.
On le sait, l'Hexagone est le pays de l'Union européenne le plus réticent à la vaccination, un Français sur quatre émettant des doutes sur la sécurité des vaccins, (lire ci-contre, le chiffre) : au 30 mars 2016 le taux de remboursement des vaccins conduisant à une estimation de la couverture vaccinale de la grippe hivernale était de 48 % (versus 46 % lors de l'hiver 2014). Encourageant mais encore loin de l'objectif de 75 % fixé par l'OMS.
Cette année donc, le vaccin mis en circulation ne ciblera plus trois souches, mais quatre, avec l'ajout d'une souche de type B supplémentaire. Soit on a été vacciné l'an dernier et l'on peut se faire vacciner par une infirmière. Soit c'est la première fois et, muni du bon de prise en charge à 100 % reçu de l'Assurance Maladie, rendez-vous chez son médecin traitant pour le faire compléter. Pour tous les autres, c'est le généraliste qui prescrira. Le médecin qui reste avec les infirmiers et les sage-femmes, le seul habilité à vacciner .
(1) Institut de veille sanitaire
http://www.ladepeche.fr/sante/actu-sante/
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