lundi 17 octobre 2016

Infarctus : une protéine protectrice découverte

Des équipes toulousaines viennent de mettre en évidence une protéine qui protègerait des maladies cardiovasculaires. Cette découverte montre que le «bon » cholestérol n'est pas un indicateur suffisant.
Vous pensiez avoir tout compris sur le cholestérol ? Que le bon (HDL) vous protège et que le mauvais (LDL) peut vous tuer ? Eh bien, il va falloir nuancer tout ça. Plusieurs équipes médicales et scientifiques toulousaines (1) viennent de découvrir un nouveau biomarqueur des maladies cardiovasculaires, une protéine, baptisée IF1, présente dans le sang. Elle intervient après la découverte en 2003, par l'équipe du Dr Laurent Martinez à l'Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de l'action particulière de l'enzyme F1-ATPase, récepteur du bon cholestérol HDL au niveau du foie. Dix ans plus tard, les équipes toulousaines viennent de mettre au point, pour la première fois au monde, le dosage sanguin de la protéine IF1.

577 patients analysés

Celle-ci permet de refléter l'activité de l'enzyme F1-ATPase qui, lorsqu'elle est présente de manière élevée, est associée à une mortalité plus basse. Les chercheurs en concluent que IF1 est un puissant biomarqueur, capable de prédire si le patient est à risque de maladies cardiovasculaires.
«Le taux de bon cholestérol HDL ne suffit pas pour dire qu'une personne est protégée, plusieurs études et essais cliniques ont remis en cause cette certitude. Avec l'IF1, nous avons un paramètre de plus, preuve qu'il faut remettre à zéro toutes les connaissances que nous avions sur le''bon'' cholestérol », explique le Pr Jean Ferrières de la fédération de cardiologie au CHU de Toulouse qui a travaillé avec le service d'épidémiologie sur le volet clinique, soit l'analyse de données de 577 patients coronariens (étude GENES). «C'est toujours désolant de voir des patients victimes d'infarctus quand on ne leur trouve pas de facteurs de risque. Le taux de IF1 bas, malgré un bon HDL, peut être un argument supplémentaire pour dire vous êtes à risque, nous allons vous surveiller et vous allez adapter votre hygiène de vie. Cette découverte peut ouvrir la voie à de nouveaux traitements», souligne le cardiologue.
L'étude a été publiée dans le journal BMC Medicine du 23 août 2016 et le dosage sanguin de l'IF1 a fait l'objet d'un dépôt de brevet d'exclusivité qui permettra de développer à grande échelle le test de mesure par simple prise de sang.
(1) Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) — Inserm (UMR 1048) Dr Laurent Martinez, ?Service d'Épidémiologie du CHU de Toulouse Rangueil et fédération de cardiologie, Pr J.Ferrières, Dr J.B. Ruidavets, ? Service de Biochimie de l'Institut Fédératif de Biologie CHU Toulouse Pr Bertrand Perret, Dr Annelise Genoux.
http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555,sante.html

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