mardi 28 juin 2016

Endométriose: A l'école, élèves, profs et infirmières seront sensibilisés à la maladie

L’endométriose affecte une à deux femmes sur dix (plus de 2 millions de femmes en France), mais reste largement méconnue. Afin de briser le tabou et les « préjugés tenaces », le ministère de l’Education nationale a choisi de former et de sensibiliser les infirmières scolaires, les professeurs et les élèves à cette maladie gynécologique.

« Souffrir, c’est le signe qu’on est malade »

« Nous sommes en 2016, et cependant les maladies féminines restent encore taboues, indicibles, et leurs répercussions sur la vie des femmes bien souvent sous-estimées », a déploré, ce lundi, la ministre Najat Vallaud-Belkacem, avant la signature d’une convention entre l’association Info Endométriose et le ministère de l’Education.
L’endométriose est aussi « la première cause d’infertilité chez les femmes », a encore indiqué Najat Vallaud-Belkacem, pointant des « préjugés tenaces » selon lesquels « les femmes seraient fragiles par nature ». Or « souffrir, c’est le signe qu’on est malade ».

« Des troubles plus difficiles à traiter, parfois irréversibles »

L’endométriose se caractérise par la présence de cellules d’origine utérine en dehors de l’utérus, qui réagissent aux hormones lors des cycles menstruels, entraînant notamment des douleurs et des saignements.
Sa méconnaissance « par les patientes, le grand public et parfois par le corps médical en fait une maladie taboue » qui « génère un important retard de diagnostic, en moyenne de sept années, pendant lesquelles la maladie progresse », générant « des troubles plus difficiles à traiter, parfois irréversibles », a, pour sa part, expliqué le docteur Dr Chrysoula Zacharopoulou.
Grâce à cette convention, « nous inciterons les jeunes filles qui ont des règles douloureuses à consulter le plus tôt possible », a précisé la ministre. Affiches, flyers ou livrets seront distribués dans les établissements. Infirmières et enseignants seront formés. Les conseils de vie collégienne et lycéenne seront aussi associé

« Nous dire qu’on n’est pas folle »

« En seconde, j’ai eu ma première crise, des douleurs très intenses, qui font que parfois je pleure, parfois je suis pliée », a expliqué Natacha, dont la souffrance a, dit-elle, été « prise à la légère » par l’infirmière et les professeurs.
Natacha a totalisé 350 heures d’absence au lycée, sans qu’aucun professeur ne l’aide en lui donnant les cours, a-t-elle relaté. Diagnostiquée en début d’année et soignée, elle a pu passer le bac « en toute tranquillité », alors qu’elle craignait auparavant de « perdre une année » en cas de crise pendant l’examen. « C’est assez agréable de savoir ce qu’on a, de pouvoir poser un mot sur nos douleurs, de nous dire qu’on n’est pas folle. »

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