mardi 20 octobre 2015

Pont-à-Mousson : « Dur à dire, dur à digérer »

Il faut arrêter de travailler ». Lui ont imposé les médecins, courant septembre, après lui avoir annoncé un sarcome. Un type de cancer rare qui se développe sur le tissu conjonctif commun (tissu mou) ou dans le tissu spécialisé tel que l’os et qui représente moins de 1 % de tous les nouveaux cas de cancer.
Sophie Mahut a donc été contrainte de fermer sa boutique spécialisée dans les loisirs créatifs « C2 moi », située 1, rue Lemud, mardi dernier. « Je n’ai pas le choix », se résout-elle à dire au lendemain de ses 45 ans. « Cette merde a décrété que mon corps était assez sympa et qu’elle pouvait s’y développer. Ok elle est là, mais il est hors de question qu’elle reste et qu’elle gagne », s’insurge Sophie dans une lettre qu’elle a postée, après beaucoup d’hésitation, sur Facebook. « C’est délicat d’annoncer sa maladie. C’est dur à dire, dur à digérer, on rit, on pleure… Mais il faut jouer franc jeu avec les gens », confie celle qui aime les situations claires et nettes. « Je ne voulais pas fermer la boutique sans que les gens sachent pourquoi. Et aussi pour les informer que ça arrive à n’importe qui, sans prévenir. Tout le monde est concerné par ce fléau ».
« Pourquoi moi ? », s’est-elle interrogée, à juste titre, elle qui a toujours eu une hygiène de vie irréprochable. « Je ne fume pas, je ne bois pas, j’ai toujours fait attention, je suis sportive… Ce n’est pas logique mais où est la logique quand on voit les hôpitaux remplis d’enfants », déplore Sophie qui, encore plus aujourd’hui, « se nourrit des câlins » de ses quatre enfants, Virgile, Daphné, Faustine et Berenice, de l’amour de son mari, Cyrille du soutien et de la solidarité de tout son entourage. « Ça aide à garder le moral et ça donne de la force ».
Je n’ai pas envie de rester chez moi et me dire que je suis malade. Je ne me vois pas fatiguée, je n’ai pas envie »
Difficile de se projeter quand le diagnostic reste flou. « On m’a dit que j’étais un cas d’école. Je suis obligée de prendre les choses comme elles viennent. Je suis en colère mais je ne baisserai pas les bras », assure la spécialiste des loisirs créatifs qui avait développé son activité en animant des ateliers pour enfants et adultes, ainsi que les Temps d’activités périscolaires (Taps) à Pont-à-Mousson et à Blénod depuis janvier. Pour l’instant, elle ne s’accorde qu’une heure de repos par jour, « sous l’ordre du chef (son mari) », plaisante Sophie. Elle envisage de poursuivre quelques activités avec quelques clientes pour les accompagner dans leurs créations. « Mais en tant que bénévole », sourit-elle. « C’est important pour moi, il faut garder des projets, ça me donne la pêche pour continuer. Je vais aussi être présente auprès de mes filles qui font du hand. Je n’ai pas envie de rester chez moi et me dire que je suis malade. Je ne me vois pas fatiguée, je n’ai pas envie ».
Samedi, elle ne pourra pas participer à la marche d’Octobre rose, « je n’ai pas le droit de marcher trop longtemps, mais j’espère que l’année prochaine je serai sur les rangs dans la marche ».

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-pont-a-mousson/2015/10/20/pont-a-mousson-dur-a-dire-dur-a-digerer

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