mercredi 8 août 2012

Un médicament contre la cécité interdit

Des médecins critiquent la décision qui frappe l'Avastin, efficace et peu onéreux.
La Direction générale de la santé a envoyé la semaine dernière une circulaire à tous les directeurs d'agence régionale de santé leur demandant d'interdire aux hôpitaux d'utiliser l' Avastin pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), une maladie de l'œil qui menace la vision. «La préparation de seringues par répartition aseptique d'une solution de bévacizumab (Avastin) pour injection intravitréenne est interdite, compte tenu de l'existence d'une spécialité adaptée (Lucentis, ranibizumab) possédant une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la DMLA et spécifiquement formulée et présentée pour les injections intravitréeennes», conclut la lettre signée par le directeur général de la santé, Jean-Yves Grall, dont Le Figaro a pris connaissance.
Cette interdiction a provoqué une véritable consternation dans tous les grands services d'ophtalmologie des hôpitaux français, qui utilisent largement ce médicament. À l'heure où les dépenses de santé explosent, où la note Moody's des hôpitaux publics a été dégradée, cette décision semble très étonnante: l'Avastin, le médicament interdit, coûte entre 30 et 50 euros la dose ; le Lucentis, autorisé, vaut 800 euros!
Une autorisation temporaire Actuellement, en Espagne et en Italie, les médecins ne prescrivent que l'Avastin, tout comme une majorité aux États-Unis et en Suisse. Dans de nombreux pays, l'usage de l'Avastin dépasse celui du ­Lucentis, trop onéreux pour les systèmes d'assurance-maladie. Le Pr Gilles Aulagner (Hospices civils de Lyon), qui copilote un essai thérapeutique comparant les deux médicaments, a écrit à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour lui demander de revoir cette décision. Cette interdiction est d'autant plus surprenante que le Pr Jean-Luc Harousseau, directeur général de la Haute Autorité de santé, avait envisagé tout récemment de demander une «recommandation (...) Lire la suite sur Figaro.fr

Aucun commentaire: